Focus sur le cassis
Le cassis et son histoire
Le cassis (Ribes nigrum) est une plante médicinale connue surtout dans le nord de l’Europe. Les Grecs et les Romains ne semblent pas avoir connu ce sous-arbrisseau. De même, la France du Moyen-Âge ne connait pas le cassissier, ni son fruit. Il a été surtout cultivé en Russie dès le 11ème siècle. Puis Hildegarde Von Bingen l’a popularisé comme une herbe utile en cas de crises de goutte ou de rhumatismes.
C’est à la Renaissance surtout que ce fruit sera produit pour la consommation alimentaire. On commence à décrire la plante et on la reproduit sur des gravures.
Le célèbre botaniste suédois Carl Linné nomme le cassis Ribes nigrum, dans son ouvrage species plantarum, publié en 1753. Selon la plupart des auteurs, le nom de Ribes viendrait du mot ribs, qui désigne en Scandinavie le cassissier à l’état sauvage.
Au 17ème et au 18ème siècle, le cassis acquière toutes ses lettres de noblesse, et en France, il fut rapidement cultivé dans tous les jardins du pays. Notamment, il eut dès cette période une solide réputation de panacée, notamment comme anti inflammatoire. Et il entra dans de nombreuses recettes, comme celle du ratafia à la feuille de cassis, que Paul Constant vante contre les morsures de serpent et l’hydropisie.
Au 19ème siècle, on servit le fameux blanc cassis dans les estaminets de l’époque. En fait, on mettait à disposition du consommateur un pichet de jus ou de sirop de ce fruit, à ajouter dans le verre de vin blanc.
C’est dans l’après-guerre que le chanoine Kir, maire de Dijon, offrait à ses invités le verre de blanc à la liqueur de cassis, ce qu’on appelle aujourd’hui le kir.
Actuellement, le fruit du cassissier est largement consommé dans des desserts, en sorbet, en jus ou en liqueur. Mais la plante est également très employée dans de nombreux remèdes naturels, à titre médicinal, pour ses feuilles et ses bourgeons. On peut aussi en distiller un hydrolat. C’est un classique de l’herboristerie.
Voici dans cette vidéo de notre chaîne YouTube un exposé des propriétés du cassis :
Le cassissier ne sera pas confondu avec le groseiller, un sous-arbrisseau à fruits rouges, qui fait partie de la même famille botanique, mais qu’on retrouve assez fréquemment à l’état sauvage en France.
A quoi ressemble le cassissier ?
Ce sous-arbrisseau pousse et fleurit en avril en plaine et plutôt en mai en montagne. C’est une plante qui fréquente plutôt les sous-bois frais, et qui aime l’ombre et l’humidité. On peut la rencontrer à l’état sauvage dans l’Est de la France ainsi que dans le Dauphiné, jusqu’à 1600 mètres d’altitude. Mais elle est rare. On peut aussi la trouver échappée de jardins, subspontanée, en région parisienne, ou alors bien évidemment cultivée.
Le cassissier se présente comme un sous-arbrisseau à branches grêles et dressées, très rameuses. Les branches gris ocre clair portent des feuilles lobées palmées arrondies, nettement pétiolées, qui dégagent une forte odeur au froissement. Les fleurs apparaissent aux extrémités des tiges, en inflorescences de type grappe. Elles possèdent cinq pétales vert rougeâtre soudés, et produisent un petit fruit charnu, de type baie, de couleur violet noir et à péricarpe pubescent.
Le fruit lui-même possède des propriétés médicinales, comme le montre cette vidéo :
Les différentes parties de plantes utilisées dans le cassissier
On emploie principalement le fruit, la feuille et le bourgeon.
- Le fruit, en jus, est très utile en cuisine. Mais il possède aussi de nombreuses propriétés médicinales, dont on peut bénéficier à raison d’un verre de jus vers 17 heures.
- La feuille peut être utilisée fraîche ou sèche, en infusion ou en décoction par exemple. La feuille fraîche fera l’objet de macérations de plantes fraiches. Elle peut être distillée pour obtenir un hydrolat, que nous employons dans nos productions Phytotriplex.
- Le bourgeon rassemble les propriétés de la feuille et du fruit. C’est un très grand classique de la gemmothérapie, que nous proposons sous la marque gemm énergie.
Quelles sont les propriétés médicinales du cassissier ?
On utilise principalement le cassissier pour quantités de vertus médicinales :
- Le cassissier est un très grand anti-inflammatoire, que ce soit sous forme de feuilles ou de bourgeons. En particulier, il stimule la production de cortisol, qui est une hormone calmante des inflammations. Le cortisol limite l’activité des globules blancs de type polynucléaire, dont les éosinophiles et les basophiles. Or ces derniers sécrètent notamment les histamines, responsables de la réaction allergique. On conseillera donc le cassis en cas de réaction allergique, que ce soit les allergies saisonnières, respiratoires ou alimentaires. C’est aussi une hormone qui limite l’action des lymphocytes, et donc du système immunitaire. En étant donc immunosuppresseur, le cortisol limite la réaction auto immune dans de nombreux cas d’inflammations conduisant à des maladies auto immunes. Enfin, plus généralement, le cortisol a une action sur les inflammations, en limitant l’action des prostaglandines de type PGE2. Cela soulage les douleurs en cas de troubles articulaires, de crises de goutte, comme l’indiquait déjà Hildegarde von Bingen.
- Ce sous-arbrisseau, sous forme feuilles ou bourgeons, sera aussi utile pour stimuler les glandes surrénales. Ce sont d’ailleurs ces glandes qui produisent le cortisol. Mais elles produisent aussi l’adrénaline, ce qui donne un bon coup de fouet à l’organisme, notamment sur le système nerveux. Le cassissier est donc utile en cas de fatigue liée à une insuffisance surrénalienne. Ce type de fatigue est repérable à une tendance à l’hypotension artérielle. Le cassis aide à remonter la tension à un niveau acceptable, et à stimuler l’ensemble de notre organisme.
- Le bourgeon de ce végétal est très intéressant pour son action décongestionnante du foie. On conseille ce remède naturel chez les personnes dont il faudra stimuler l’activité hépatique et biliaire. Cela favorise ainsi le travail digestif.
- On conseille ce bourgeon également pour drainer l’acide urique, en cas de crise de goutte ou de terrain rhumatismal. C’est la plante classique du terrain arthritique.
- On peut le conseiller comme antidiarrhéique, du fait de ses tanins, et comme antioxydant, grâce à ses flavonoïdes.
- Enfin, on dit que les feuilles de cassis fraîches peuvent être frottées sur des piqûres d’insecte, pour calmer les irritations.
Les principes actifs du cassissier
Les feuilles de cette plante contiennent des antioxydants majeurs, comme les flavonoïdes et les anthocyanosides. Le fruit, lui, est riche en calcium, en fer et en vitamine C.
Le bourgeon contient les mêmes principes actifs que la feuille, mais il est également très riche en substances aromatiques et en huiles essentielles, notamment en sabinène, un principe actif qui limite le stress oxydatif. Il contient également 4 fois plus de proanthocyanidol que la feuille développée.
Les contre-indications du cassis
Malgré ce qu’en disent certains auteurs, la feuille et le bourgeon de cette plante peuvent être hypertenseurs. Effectivement, en stimulant les surrénales, le cassis stimule la production de plusieurs hormones à effet hypertenseur : Le cortisol, l’adrénaline, l’aldostérone, l’ADH. Il s’agit d’être donc prudent chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle.
Par ailleurs, comme c’est un immunosuppresseur, on l’évitera chez les personnes immunodéprimées, ou dont il faut stimuler les défenses immunitaires, vis-à-vis de troubles comme le cancer ou les maladies infectieuses virales ou bactériennes.
A noter que cette plante n’est pas particulièrement déconseillée aux femmes enceintes.
Comment faire une cure de cassis ?
Nous proposons plusieurs spécialités comprenant le cassis, mais également un extrait de bourgeons de cassis, en préparation sans alcool. Pour toutes ces préparations, nous conseillons de faire des cures d’un à deux mois au maximum. Une cure trop prolongée peut faire apparaître de l’hypertension artérielle.
- Le Phytotriplex souplesse articulaire : Ce produit contient de l’hydrolat de cassis, accompagné de frêne et de reine des prés. Cet hydrolat améliore le confort articulaire.
- Le Phytotriplex terrain allergique : Cette préparation contient de la camomille, de l’Agaricus et de l’hydrolat de cassis. Ici, cet hydrolat est typiquement utilisé pour ses vertus anti-inflammatoires allergiques. Nous proposons également un complexe de bourgeons Gemmotriplex terrain allergique, qui contient le cassis associé au bourgeon de viorne et au bourgeon de noisetier, ce qui va aider à considérablement renforcer les voies respiratoires.
- Le Phytotriplex reminéralisant : Nous utilisons toujours l’hydrolat de cassis, ici pour les douleurs osseuses, en compagnie de deux reminéralisants, l’ortie et la prêle.
- Le Phytotriplex reins vessie : Dans ce produit, l’hydrolat de cassis est associé à la bruyère et au pissenlit. Cela permet de renforcer l’action des reins en agissant sur les surrénales.
Vous pouvez compléter les actions thérapeutiques du cassis avec l’utilisation du bourgeon de saule, qui est très utile comme anti inflammatoire articulaire et fébrifuge, grâce à ses salicylates.
Comment prendre nos compositions à base de cassis ?
Chez les adultes, on conseille les Phytotriplex à raison d’une cuillère café le matin à jeun dans un peu d’eau.
On les prendra le matin à jeun, ou à la rigueur le midi.
Les bourgeons de cassis seront pris à raison de 15 gouttes le matin à jeun dans un peu d’eau.
Les enfants de 3 ans à 10 ans peuvent prendre le Phytotriplex terrain allergique et le bourgeon de cassis en cas de terrain allergique. Pour le Phytotriplex terrain allergique, l’enfant en prendra une demi cuillère café dans un peu d’eau. Et pour le bourgeon de cassis, ce sera 5 gouttes le matin à jeun dans un peu d’eau.
Les traitements à base de cassis peuvent être donnés à vos animaux de compagnie.
Conseiller les bienfaits du cassis
Pour prodiguer des conseils avisés sur l’utilisation de ce sous-arbrisseau, une solide compétence en phytothérapie est essentielle. Nous vous suggérons donc de vous engager dans une formation exhaustive en naturopathie, telle que celle que nous offrons, pour acquérir les connaissances requises. Vous pouvez suivre notre programme de formation de naturopathe au sein de l’AEMN. Notre formation propose en particulier des modules très fournis en phytothérapie et en phyto pharmacognosie. Nous organisons aussi des stages botaniques phytothérapiques.
Lors de nos randonnées botaniques, vous découvrirez un large éventail de plantes médicinales et comestibles. Vous apprendrez également à préparer des macérations huileuses et hydroalcooliques à base de plantes.
Pour les professionnels tels que les pharmaciens, les propriétaires de magasins bio, les conseillers en magasin, les infirmières, etc., il est relativement facile de bénéficier d’une prise en charge, notamment si vous exercez en tant que professionnel libéral (via le FIFPL, par exemple) ou si vous êtes commerçant ou indépendant (via OPCOMMERCE, par exemple).