Focus sur la sauge

par Catégoriephytothérapie 23 mars 2024

La sauge, la plante qui sauve

La sauge officinale est une plante médicinale connue depuis fort longtemps. C’est une des plantes aromatiques les plus employées en alimentation, notamment pour ses vertus anti oxydantes conservatrices. En latin, on l’appelle Salvia officinalis, de salvare, qui veut dire sauver. C’est dire si cette plante fut très renommée par le passé. D’ailleurs, cette renommée nous a été transmise à travers ce fameux dicton : qui a de la sauge dans son jardin ne voit jamais le médecin. Certains phytothérapeutes en font d’ailleurs une véritable panacée, malgré les quelques effets indésirables que nous aborderons un peu plus loin dans cet article.

Cette plante ancestrale était tellement sacrée que les romains ne la cueillaient pas avec des outils contenant du fer. Il lui fallait des métaux plus nobles pour la cueillir. Cette cueillette faisait l’objet d’un rituel sacré, où les participants étaient vêtus de blanc, et étaient pieds nus, les pieds lavés.

Au Moyen-Age, la sauge faisait partie de nombreuses remèdes thérapeutiques, à partir desquelles furent créées des préparations traditionnelles, dont la fameuse Eau d’Arquebuse. Ce remède naturel vit le jour bien après le Moyen Age, au 19ème siècle. On la doit à un Frère Mariste de Saint Chamond, près de Saint Etienne, le frère Emmanuel, qui la mit au point dans sa version définitive en 1857. Et on la vanta pour soigner les plaies et blessures par arme à feu, d’où le nom eau d’arquebuse ou des arquebusiers. On dit même que le fondateur de la Croix rouge, Henri Dunant, en aurait bu.

Aujourd’hui, la sauge officinale est employée dans de nombreuses préparations de compléments alimentaires à base de plantes, en macération, en extrait de plantes fraîches, en teinture mère ou en gélules. Elle est également distillée pour son huile essentielle, mais cette dernière n’est pas autorisée à la vente en dehors de la pharmacie, étant donné ses composants extrêmement puissants. Elle contient notamment entre 35% et 70% de thuyone, une cétone particulièrement neurotoxique. Ce composant aromatique peut même provoquer des crises d’épilepsie chez des enfants.

Fort heureusement, la sauge officinale en phytothérapie ne contient qu’une très faible proportion d’huile essentielle et ne posera pas ce genre de problème. Pour les amateurs d’aromathérapie, en revanche, nous préférerons vous orienter vers la sauge sclarée, qui ne pose pas de gros problèmes, excepté les effets indésirables du fait de ses propriétés œstrogènes like.

Quelles sont les différentes parties employées dans la sauge ?

On utilise essentiellement la partie aérienne fleurie de la sauge officinale :

  • Cette partie aérienne comprend les tiges, les feuilles et les fleurs de la sauge. C’est une plante de type sous arbrisseau. Elle possède donc une partie ligneuse, qui n’est pas utilisée. Ce qu’on emploie, ce sont les parties vertes, les sommités fleuries en période de floraison, comprenant le maximum de principes actifs de la plante.
    Botaniquement, cette plante fait partie de la famille des lamiacées (ou labiées, comme le thym, la menthe, la lavande ou la mélisse). Elle comprend des feuilles opposées deux à deux, sessiles, c’est à dire quasiment non pétiolées, et dont la face inférieure est duveteuse plus ou moins blanchâtre. Les tiges portent des inflorescences en grappes allongées. Les fleurs ont une structure zygomorphe. Ces fleurs ont des sépales soudés en tube. Leur corolle possède une lèvre inférieure d’une part, et d’autre part une lèvre supérieure qui englobe les 4 étamines et le style provenant des ovaires. Ces derniers produisent quatre graines de type akènes.

Les composants de la sauge officinale

Hormis la thuyone, que l’on retrouve très concentrée dans l’huile essentielle, cette plante contient de nombreux principes actifs utiles.

Dans la plante, la fraction huile essentielle sera d’environ 1 à 2%, ce qui évite les effets neurotoxiques qu’on peut connaître avec l’huile essentielle.

Nous retrouvons surtout des tanins, de l’acide rosmarinique (qui est un phénol fréquent chez les labiées, notamment le romarin, et qui est très anti oxydant), des diterpènes, des flavonoïdes, dont la lutéoline 7-O glucoside, qui est le principe actif œstrogène like de la plante, et des triterpènes, dont l’acide oléanolique, qui est un puissant tonique cardiaque et anti oxydant.

Cette richesse en principes actifs confère à la sauge de nombreuses propriétés médicinales, qui la rend très populaire en herboristerie.

Les propriétés de la sauge officinale

La richesse de ses composants fait de cette plante une matière thérapeutique à large spectre.

Tout d’abord, elle agit comme un stimulant général, avec des propriétés fortement antioxydantes, du fait de sa compositions phénolique en particulier. Cette activité stimulante se traduit aussi par une action activatrice de l’hypophyse, et par voie de conséquence, de la thyroïde. Elle est donc utile en cas d’hypothyroïdie, mais aussi de fatigue passagère. Elle stimule aussi tout le système neuro endocrinien, y compris en cas de baisse de mémoire. C’est vraiment une plante très utile pour relancer le métabolisme de la personne âgée.

Ensuite, on peut la conseiller comme tonique du cœur au même titre que l’aubépine. Mais elle semblerait hypertensive à la longue, donc on pourra alterner son emploi avec celle de l’aubépine, qui est plutôt régulatrice de la tension artérielle.

C’est par ailleurs une plante nettement œstrogène like. Elle limite en particulier les bouffées de chaleur à la ménopause. Elle favorise aussi le développement des glandes mammaires, et notamment les lobules mammaires, ce qui prépare la production de lait maternel. C’est également une plante qui favorise l’ovulation et le développement des muqueuses de l’utérus durant le cycle féminin. On la recommande enfin en cas d’aménorrhée. Elle sera par exemple utile aux femmes qui ont des blocages des règles après avoir pris la pilule contraceptive un certain temps.

Comme œstrogène like, elle limite la perte osseuse après la ménopause.

Elle possède une action antisudorifique. Cela est intéressant pour les personnes qui ont une transpiration excessive, par exemple, ou en cas de fièvre accompagnée de transpiration.

La sauge officinale limite les inflammations digestives, et notamment buccales, buco dentaires, pharyngées et œsophagiennes. Elle sera utile par exemple en cas d’aphtes ou d’irritations des gencives.

Les contre-indications de la sauge officinale

Cette plante peut apparaître magique, mais comme elle est œstrogène like, elle est formellement interdite aux femmes enceintes, car elle est potentiellement abortive, au même titre que l’armoise vulgaire ou la rue odorante.

Par ailleurs, elle est formellement contre indiquée chez les femmes qui ont des troubles hormonodépendants, qui sont liés à des surexpositions aux œstrogènes, et plus généralement aux perturbateurs endocriniens. Ainsi, les femmes qui ont des mastoses, kystes ovariens, fibromes, endométrioses, ou plus grave encore, des cancers hormonodépendants, ne doivent pas prendre de sauge.

Hormis ces contre-indications, on l’évitera en cas d’hypertension artérielle.

Comment faire une cure de sauge officinale ?

Nous proposons plusieurs spécialités qui contiennent cette plante. Dans tous les cas, nous conseillons de faire des cures d’un mois, et pour des cures longues durée, de faire des cures un mois par trimestre sur plusieurs trimestres.

  • Le Phytotriplex amincissant : Dans ce cadre-là, la sauge favorise la combustion des calories en activant la thyroïde.
  • Le Phytotriplex cheveux phanères : Effectivement, la sauge est utile pour fixer les minéraux au niveau des cheveux. Cela évite notamment la chute de cheveux que peuvent connaître les femmes en particulier à la ménopause.
  • Le Phytotriplex thyroïde : Il conviendra bien pour stimuler la thyroïde, en combinant notamment la sauge et le fucus.
  • Le Phytotriplex tonique intellectuel : Ce produit favorise la mémoire, et donc la sauge entre dans sa composition tout naturellement, puisque c’est un super antioxydant, utile en cas de neurasthénie, et capable d’activer le système nerveux. Nous associons cette plante à l’avoine et au Ginkgo biloba.
  • Le Phytotriplex tonique physique : Ici la sauge joue le rôle d’activateur du métabolisme général.
  • Et enfin, le Phytotriplex tonique senior : dans cette composition, la sauge relance tout le système hormonal en stimulant l’activité hypophysaire.

Comment prendre nos produits à base de sauge ?

Pour les adultes, les Phytotriplex peuvent se prendre à raison d’une cuillère café le matin à jeun dans un peu d’eau.

Il vaut mieux le prendre le matin à jeun, ou à la rigueur le midi, et non le soir, car cela peut perturber le sommeil.

Les enfants de 6 ans à 10 ans peuvent prendre le Phytotriplex tonique intellectuel, en cas de baisse de concentration à l’école par exemple, à raison d’une demi cuillère café aux mêmes périodes de la journée, pendant un mois, pas plus. Ce type de produit n’est pas adapté à un enfant de moins de 6 ans.

Vous pouvez employer ces produits en synergie avec un extrait de champignon comme le cordyceps, qui est un puissant adaptogène et antioxydant.

Conseiller les bienfaits de la sauge

Une bonne connaissance de la phytothérapie est nécessaire pour bien conseiller une plante comme la sauge. Pour cette raison, nous vous suggérons de suivre une vraie formation de naturopathie, comme nous le proposons au sein de l’AEMN. Notre formation comprend notamment de solides modules de phytothérapie et de phyto pharmacognosie. Nous proposons aussi des stages botaniques phytothérapiques, où vous apprendrez plus généralement les plantes médicinales et comestibles sur le terrain. Notamment, vous y apprendrez à faire des macérations de plantes.

Pour les professionnels (pharmacien, magasins bio, conseiller en magasin, infirmière, etc.), il est possible de bénéficier d’une prise en charge relativement facilement, surtout si vous êtes en profession libérale (avec le FIFPL par exemple) ou si vous avez un statut de commerçant ou d’indépendant (avec OPCOMMERCE par exemple).