Focus sur l’ail des ours
L’ail des ours et son histoire
L’ail des ours (Allium ursinum) est une plante médicinale connue depuis le néolithique, car on en a retrouvé des restes sur des sites habités datant de cette époque. Elle a été utilisée par les Gaulois, les Celtes et les Germain depuis la plus Haute Antiquité, comme plante alimentaire et médicinale.
A l’image des ours et autres animaux sauvages, qui la consomment abondamment au sortir de l’hiver, les premiers hommes l’ont employé aussi pour se purger au printemps. C’est pourquoi cette plante est nommée ail des ours en France, en Allemagne ou en Italie, et ail des blaireaux aux Pays Bas.
Cette plante a été consommée traditionnellement dans toute l’Europe et jusqu’en Asie.
En 1771, l’Encyclopédie Economique indique que « l’ail des ours est d’usage dans les pays de montagnes, en cas de peste, et pour faire suppurer les tumeurs les plus rebelles ».
Aujourd’hui, l’ail des ours est consommé de différentes manières, et surtout en pesto. Le pesto d’ail des ours est assez facile à trouver en magasin bio. Mais si vous connaissez bien la plante, vous pouvez préparer vous-même ce pesto. Mais attention, il faudra le consommer rapidement, pour éviter tout risque de botulisme. Ainsi, si vous préparez votre propre pesto, consommez le dans les deux jours qui suivent. Quant au pesto d’ail des ours du commerce, aucun risque, car il est stérilisé pour éviter le développement des bactéries botuliques.
Voici dans cette vidéo de notre chaîne YouTube comment on peut préparer le pesto d’ail des ours :
Attention également à ne pas confondre l’ail des ours avec le muguet ou la colchique, qui sont tous deux très toxiques. Certaines personnes se sont déjà intoxiquées mortellement du fait de cette confusion.
Sinon, on peut aussi consommer les feuilles d’ail des ours fraîches, crues en salades mêlées, comme le font les Suisses, ou alors cuites en tartes, ou encore avec du tofu.
C’est aussi redevenu un grand classique de l’herboristerie, qui entre dans la composition de nombreux remèdes naturels.
A quoi ressemble l’ail des ours ?
Cette plante pousse et fleurit en mars avril en plaine, plutôt en mai en montagne. Elle apprécie les endroits frais, humides, surtout sur terrain calcaire, où elle croit en populations souvent très denses, avec des plants serrés les uns contre les autres.
Elle part d’un bulbe coriace, blanc, arrondi. Elle se développe en deux feuilles ovoïdes allongées et effilées à leur extrémité. Les feuilles sont nettement pétiolées, contrairement à celles du muguet. Au froissement, elles dégagent une nette odeur alliacée, due aux essences sulfurées que contient cette plante.
A partir du bulbe part une hampe florale. Cette tige porte une inflorescence ombelliforme de quelques fleurs à six tépales blanc pur. Le groupe de fleurs s’extrait d’une bractée qui entoure l’ensemble de l’inflorescence en une sorte de bouton vert clair ovoïde. Les fleurs produisent des fruits de type capsule arrondie.
La voici en vidéo :
Il est possible de cultiver en potager cette plante, mais attention, si le terrain s’y prête, elle devient vite très envahissante.
Quelles sont les propriétés médicinales de l’ail des ours ?
On utilise essentiellement l’ail des ours pour de nombreuses vertus médicinales :
- Tout d’abord, l’ail des ours est un excellent dépuratif et stimulant rénal. Cette plante officinale favorise l’élimination de toxines, telles que la créatinine, l’urée, l’acide urique, les purines, qui peuvent provenir d’une alimentation trop riche en protéines (viande rouge, soja, levures, fromages, etc.). On peut le conseiller chez les personnes en insuffisance rénale (avec un suivi médical obligatoire), mais aussi pour éliminer les excès d’eau. Il sera donc utile en cas de rétention d’eau, de tendance aux œdèmes, lorsque les pieds gonflent, ou en cas de cellulite. C’est même l’un des meilleurs diurétiques. Ce protecteur rénal permet aussi l’élimination de métaux lourds ou toxiques, comme le plomb, le cadmium, l’arsenic ou l’aluminium. Il protège aussi les tissus rénaux des dégâts qui peuvent être provoqués par le mercure. Ce dernier sera surtout éliminé par le colon, avec les selles.
- En drainant les urates, il soulage des inflammations liées aux rhumatismes.
- L’ail des ours est un excellent hypocholestérolémiant. A ce titre, il favorise la circulation sanguine, d’autant qu’il est aussi fluidifiant sanguin. Effectivement, il est anti agrégant plaquettaire, et donc conseillé pour éviter les risques de thrombose. C’est donc également un protecteur artériel.
- Comme médicinal diurétique, l’ail des ours est également un bon hypotenseur. Selon une étude datant de 2017, publiée dans le « international journal of molecular sciences« , l’ail des ours est utile en cas d’hypertension au niveau pulmonaire et ventriculaire.
- Cette plante est un excellent anti oxydant. A ce titre, c’est une des raisons pour laquelle elle est également utile comme protecteur artériel. C’est au moment de la floraison que la plante développe le plus d’antioxydants.
- De nombreuses études ont montré que cette plante possède une activité anti microbienne et antimycosique. Voici par exemple une étude scientifique italienne parue dans la revue « microorganisms » en 2020, et qui démontre l’activité de cette plante sur des populations de Candida albicans ou de Klebsiella pneumoniae.
- Cette plante constitue aussi un bon vermifuge, un calmant de la thyroïde et un excellent neuroprotecteur, qui stimule la mémoire.
Les principes actifs de l’ail des ours
L’ail des ours possède des essences sulfurées de type sénévols. Ces substances aromatiques sont d’excellents désinfectants antibiotiques naturels, ce qui explique notamment les propriétés désinfectantes de cette plante. C’est aussi le principe actif hypothyroïdien.
La plante est riche en vitamine C, ce qui ajoute à ses propriétés antibactériennes, mais ce qui participe aussi à ses vertus antiradicalaires et protectrices vasculaires.
Nous retrouvons aussi des polyphénols dans toutes les parties de la plante, surtout au moment de la floraison. C’est ce qui rend cette plante antioxydante.
Enfin, cette plante contient de l’allicine, un composé aromatique sulfuré de type hétéroside, qui est un très puissant anti microbien, mais qui serait à la base de la plupart des vertus de la plante. L’hydrolyse en décoction de feuilles séchées libère, à partir de cet actif, une huile essentielle extrêmement efficace. C’est l’allicine notamment qui donne la saveur piquante de cette plante, et de nombreuses plantes aromatiques voisines, comme l’ail, l’oignon ou le poireau.
Selon de nombreuses études sur cette substance active, l’allicine est :
- Un excellent régulateur de la teneur du sang en lipides (triglycérides et cholestérol)
- Hypotensive.
- Un anti agglomérant des plaquettes sanguines.
- Utile comme antioxydant et anti inflammatoire.
- Un excellent antiseptique digestif.
- Et enfin utile pour limiter l’athérosclérose.
Il semblerait que le bulbe soit aussi efficace que la feuille.
La richesse de ses composants fait de l’ail des ours une plante largement dépurative et utile chez les personnes en surpoids, à tendance cardiaque ou hypercalorique.
Les contre-indications de l’ail des ours
Cette plante possède quelques précautions d’emploi, du fait de ses propriétés.
Tout d’abord, comme elle calme l’activité thyroïdienne, on la déconseille en cas d’hypothyroïdie.
Etant donné que c’est un hypotenseur, on la contre indique en cas d’hypotension.
Enfin, c’est un fluidifiant du sang. Donc elle est formellement contre indiquée chez les hémophiles, les personnes qui ont une thrombopénie (chute du taux plaquettaire sanguin), mais aussi chez les personnes qui prennent déjà un fluidifiant sanguin.
A noter que cette plante n’est pas déconseillée aux femmes enceintes.
Comment faire une cure d’ail des ours ?
Nous proposons différentes spécialités comprenant l’ail des ours. Pour toutes ces préparations, nous conseillons de faire des cures d’un à deux mois. Si vous voulez suivre une cure plus longue, il est possible de pratiquer des cures de deux mois par trimestre sur un an.
- Le Phytotriplex cœur : Ce produit contient de l’ail des ours, de l’aubépine et de la verveine. L’ail des ours donne à ce produit des propriétés protectrices vasculaires et régulatrice du cholestérol.
- Le Phytotriplex draineur : Cette préparation s’inspire des travaux du docteur Klinghardt, qui a beaucoup travaillé sur les intoxications par les métaux toxiques (notamment le mercure). L’ail des ours est utilisé ici comme drainant du mercure et protecteur et dépuratif rénal.
- Le Phytotriplex thyroïde : L’ail des ours est utilisé ici pour moduler l’action de la sauge et du fucus, ce qui permet de stimuler la thyroïde en douceur.
- Le Phytotriplex santé intestinale : Dans ce produit, l’ail des ours est employé pour ses propriétés anthelminthiques, combiné à la tanaisie et à l’armoise.
- Le Phytotriplex santé de la peau : Ici l’ail des ours est combiné à la bardane et au laurier, pour ses effets dépuratifs des toxines.
Vous pouvez compléter les actions thérapeutiques de l’ail des ours avec l’emploi de plantes comme le romarin, qui est très utile notamment comme antioxydant et comme hypocholestérolémiant.
Comment prendre nos compositions à base d’ail des ours ?
Chez les adultes, on conseille les Phytotriplex à raison d’une cuillère café le matin à jeun dans un peu d’eau.
On les prendra le matin à jeun, ou à la rigueur le midi.
Au sujet du Phytotriplex santé intestinale, si vous le prenez comme vermifuge, il faudra de préférence le prendre pendant trois jours au moment de la pleine lune et pendant trois jours au moment de la nouvelle lune. Effectivement, les vers parasites ont un cycle biologique qui dépend des rythmes lunaires.
Les enfants de 3 ans à 10 ans peuvent prendre le Phytotriplex santé intestinale, comme bon vermifuge naturel, à raison d’une demi cuillère café.
Attention, l’ail des ours ne doit pas être surdosé si vous voulez aussi en donner à vos animaux de compagnie.
Le Phytotriplex cœur est plus adapté pour les adultes uniquement.
Vous pouvez employer ces produits en synergie avec un extrait de champignon comme le cordyceps, qui est un puissant adaptogène et antioxydant.
Conseiller les bienfaits de l’ail des ours
Pour bien conseiller l’utilisation de l’ail des ours, une solide expertise en phytothérapie est indispensable. Nous vous recommandons donc de suivre une formation complète en naturopathie, comme celle que nous proposons, afin d’acquérir les connaissances nécessaires. Vous pouvez suivre notre formation de naturopathe au sein de l’AEMN. Notre formation comprend notamment des modules très complets en phytothérapie et en phyto pharmacognosie. Nous dispensons également des stages botaniques phytothérapiques. Vous y découvrirez plus généralement les plantes médicinales et comestibles lors de randonnées botaniques. Et vous y apprendrez à faire des macérations huileuses et hydroalcooliques de plantes.
Pour les professionnels (pharmacien, magasins bio, conseiller en magasin, infirmière, etc.), il est possible de bénéficier d’une prise en charge relativement facilement, surtout si vous êtes en profession libérale (avec le FIFPL par exemple) ou si vous avez un statut de commerçant ou d’indépendant (avec OPCOMMERCE par exemple).